ce serait un pays où l’on vivrait
comme dans un film au ralenti
après des heures à se dessiner
le sourire ne se refermerait jamais plus sur le visage
dans l’air du matin les mains s’écarteraient
sur des cercles imaginaires
chassant les vents contraires
sur des cercles imaginaires
chassant les vents contraires
volutes longtemps évoqués
construisant le vide devenu le tout
construisant le vide devenu le tout
la marche sans but prendrait la forme
d’un rituel initiatique de la respiration
l’esprit ne serait plus qu’un calme absolu
répandant son énergie dans l'être
peut-être même n’aurait-on plus besoin de parler
les rencontres préparées par la pensée
s’étant irriguées de cette chaleur diffuse
la mère caresserait son fils
d’un geste si langoureux
qu’il fermerait les yeux
rêvant au paradis de coton bleu
où les enfants rois décident de tout
les chats encore plus paresseux
n’en finiraient plus de s’étirer
sur les couettes laineuses
même l’araignée au diapason
tisserait sa toile en un siècle
sur les murs des maisons
dans les jardins multicolores
les fleurs effarouchées
s’ouvriraient mollement
refusant de se dévoiler trop tôt
parfois il tomberait une faible pluie
si douce et venant de si haut
qu’elle parfumerait la peau
des senteurs colorées du ciel
sur la grève peuplée de souvenirs
la marée au rythme lunaire
laisserait aux amoureux
le temps de priser son spectacle
et le vent qui chasse tout en riant
clamerait dans les plaines du pays
sa fierté d'être tiède frissonnant
seul messager du bonheur infini
hommage à Milan Kundera et Carl Honoré
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