mardi 27 septembre 2016

Traité sur le Taiji Quan (attribué à Zhang Sanfeng)

(Extrait du livre de Maître Wang Yen-Nien "YangJia Michuan Taji Quan, Transmission secrète du Taiji Quan par la famille Wang, Volume 1", traduit par Sabine Metzlé)

Zhang Sanfeng, souvent considéré comme l'inventeur du Taichi
Dès le moindre mouvement, toutes les parties du corps doivent être légères, agiles et reliées entre elles. Il convient de stimuler le souffle (1), de focaliser et d'occulter l'énergie spirituelle (2).
Il faut que les mouvements ne présentent aucune imperfection, sans creux ni bosse, ils s'enchaînent sans interruption.
La force prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes, est contrôlée par la taille, et se manifeste dans les doigts. Des pieds à la taille en passant par les jambe, le souffle est un; ainsi, à l'avance ou au recul, il sera toujours possible de saisir la position avantageuse. Si le corps vient à être disloqué, la cause est à rechercher dans les jambes et la taille (3).
Que les mouvements soient dirigés vers le haut ou le bas, vers l'avant ou l'arrière, vers la gauche ou la droite, le principe reste le même: c'est la pensée qui dirige le geste et non pas un agent extérieur. Il n'y a pas de haut sans bas, ni d'avant sans arrière, ni de gauche sans droite; l'intention d'aller vers le haut contient nécessairement en elle l'idée d'un mouvement vers le bas, tout comme lorsqu'on veut soulever une chose dans l'intention de la détruire séparez-la de sa racine et vous pourrez être assuré qu'elle sera anéantie rapidement (4).
Il convient de distinguer clairement le "vide" du "plein". Chaque partie du corps peut être ou "vide" ou "pleine". Toutes les parties du corps sont reliées entre elles, articulation par articulation, sans la moindre rupture.
La longue boxe (5) est semblable aux flots du Fleuve Bleu ou de la mer, qui se meuvent continuellement et sans fin. Parer (peng), tirer vers l'arrière (lu), presser (ji), repousser (an), trancher (cai), tordre (lie), donner un coup de coude (zhou) et donner un coup d'épaule (kao), représentent les huit trigrammes. Avancer, reculer, se déplacer vers la gauche, se déplacer vers la droite et se fixer au centre correspondent aux cinq éléments. Parer, tirer vers l'arrière, presser et repousser correspondent respectivement aux trigrammes qian, kun, kan et fi ; ils représentent les quatre orientations cardinales. Trancher, tordre, donner un coup de coude et donner un coup d'épaule correspon-
dent respectivement aux trigrammes xun, zhen, dui et gen qui représentent les quatre orientations diagonales.
Avancer, reculer, se déplacer vers la gauche, se déplacer vers la droite et se fixer au
centre correspondent respectivement au métal, au bois, à l'eau, au feu et à la terre. Ces gestes représentent les treize mouvements.

Note d'origine:
Ce traité a été laissé par le patriarche Zhang Sanfeng du Mont Wudang. Son désir fut celui de voir les héros du monde entier accéder à la longévité, et que son art n'eût pas pour unique finalité la pratique des techniques martiales.
1. Nous avons toujours traduit qi par souffle.
"Le souffle gonfle le corps comme un ballon et circule comme une vague qui s'élève et se brise". (Wang Yen-Nien.)
2. Nous avons traduit shen par énergie spirituelle "Afin que nul ne puisse le voir intériorisez votre shen (l'énergie spirituelle) en dirigeant votre yi (la pensée) vers le dantian (champ de cinabre inférieur" (Wang Yen-Nien)
3. "Réajustez vos jambes et votre taille pour retrouver votre intégrité." (Wang Yen-Nien.)
4. C'est tout simplement une autre façon d'exprimer l'adage: "Quatre onces l'emportent sur mille livres!"
5. Chang Quan: "la longue boxe" est le premier nom donné à ce qui deviendra le Taiji.

Retrouvez aussi les Fondements de la pratique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire